APPEL

L'appel suivant a été soutenu jusqu'à présent par une centaine de groupes et quelques milliers de personnes individuelles (situation fin septembre 2022). Sur la page d'accueil ou sur la page « Soutien », vous trouverez la possibilité de documenter également votre approbation. Merci beaucoup !

Le tournoi de la Coupe du monde 2022 au Qatar est un projet indigne du football. Tant de préceptes de fair-play sportif et politique seront violés qu'il nous semble irresponsable de participer à cet événement, que ce soit en tant que sportif actif, fonctionnaire ou simplement en tant que téléspectateur:trice.

ABSENCE DE DROITS DE L'HOMME

La FIFA prétend prendre les droits humains au sérieux. Dans une décision de mai 2017, elle déclare : « La FIFA s'efforce de créer un environnement exempt de discrimination au sein de l'organisation et dans toutes ses activités ». Selon l'article quatre des statuts de la FIFA, cela inclut le refus de toute discrimination fondée, entre autres, sur la religion, le sexe ou l'orientation sexuelle. Au Qatar, l'homosexualité est interdite par la loi, les femmes sont fortement désavantagées par des dispositions légales et le renoncement individuel à l'islam est poursuivi comme un crime capital. La décision en faveur du Qatar n'est donc en aucun cas compatible avec l'exigence d'un « environnement sans discrimination ».

Les visiteurs du tournoi de la Coupe du monde risquent également des sanctions s'ils se présentent comme homosexuels ou « queers » ou s'ils portent des « vêtements inappropriés », par exemple des pantalons sans genoux ou des hauts aux épaules dénudées.

CONDITIONS DE TRAVAIL INDIGNES

Les conditions dans lesquelles les travailleurs immigrés étrangers doivent s'échiner sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar sont inhumaines. Ils vivent dans les pires conditions de logement, sont parfois spoliés de leur salaire et travaillent dans des conditions dangereuses. Ils n'ont pas le droit de démissionner, parfois même pas de rentrer chez eux. Selon différents rapports, plusieurs centaines d'ouvriers ont jusqu'à présent perdu la vie sur les chantiers des stades.

Officiellement, la FIFA a appelé à une amélioration de cette situation. Des organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty international ont toutefois constaté que cela n'avait pas conduit à une réelle amélioration.

PAS DE CULTURE DU FOOTBALL

Au Qatar, il n'existe pas de culture footballistique historiquement développée avec des clubs traditionnels et une base de supporters digne de ce nom. Le football au Qatar est essentiellement un produit de remplacement cultivé à grands frais et les stades ressemblent à des villages Potemkine. La plupart d'entre eux seront démantelés après la Coupe du monde, car ils ne sont pas nécessaires à l'organisation des matchs. Le stade de la Coupe du monde d'Al-Shamal, par exemple, peut accueillir plus de 45 000 spectateurs alors que la ville ne compte que 11 000 habitants.

LE COMMERCE PLUTÔT QUE LE FOOTBALL

La décision de choisir le Qatar comme pays organisateur n'obéit pas à des considérations sportives, mais uniquement à des considérations commerciales. Le Qatar voit dans l'organisation de la Coupe du monde le couronnement de ses investissements antérieurs, grâce auxquels le pays veut s'ouvrir un champ d'activité prometteur dans le sport-business. La FIFA espère que le tournoi lui ouvrira de nouvelles perspectives sur les marchés des régions islamiques.

De plus, la FIFA trouve en l'émirat un partenaire qui remplira docilement ses conditions favorables aux sponsors et les imposera de manière autocratique. Ainsi, la tendance à attribuer les grands événements sportifs les plus populaires – Coupe du monde de football et Jeux olympiques – à des États dirigés de manière autoritaire ou dictatoriale se poursuit en 2022, car les exigences excessives de la FIFA/du CIO sont de moins en moins acceptées dans les sociétés démocratiques.

SOUPÇON DE CORRUPTION

L'attribution du tournoi de la Coupe du monde au Qatar s'accompagne de rumeurs de corruption. Selon plusieurs articles de presse sérieux, plusieurs millions d'euros de pots-de-vin auraient été versés en amont de la décision de la FIFA. Il est possible que ces soupçons soient prouvés à un moment où il ne serait alors plus possible de retirer l'organisation au Qatar. Le tournoi valoriserait ainsi un régime qui a définitivement obtenu l'organisation par la corruption.

NOS REVENDICATIONS

Nous, les fans de football, ne sommes pas des rêveurs. Nous savons que le football est soumis à des tendances commerciales et à des manipulations depuis l'époque des pionniers. Dans une certaine mesure, le football et nous devons vivre avec. Mais il y a des situations où un commentaire critique ne suffit pas, il faut donner un signal pratique. La Coupe du monde au Qatar est un tel cas, où trop de limites ont été franchies. La FIFA et ses associations membres ont encore la possibilité de revenir sur leur décision en faveur du Qatar et de confier l'organisation du tournoi à un autre pays en 2022. Malheureusement, il est très peu probable que cela se produise.

Il appartiendrait donc à la DFB (Fédération Allemande de Football) d’envoyer des signaux clairs. Renoncer à la participation à la Coupe du monde, comme l'a envisagé l'ancien président de la DFB Grindel, serait la possibilité la plus claire. Si la DFB ne se décide pas à le faire, nous demandons une explication détaillée de cette décision. Dans ce cadre, la DFB devrait prendre clairement position sur la situation des droits de l'homme au Qatar. De même, elle devrait soutenir financièrement le travail des groupes de défense des droits de l'homme et des organisations de supporters qui se montrent critiques à l'égard du Qatar.

Les joueurs et les entraîneurs nationaux qui, pour des raisons sportives, souhaitent participer à la Coupe du monde, peuvent également soutenir les déclarations sur la situation politique au Qatar et participer aux campagnes correspondantes.

Les chaînes de télévision et autres médias qui diffusent des informations depuis le Qatar devraient accompagner leurs reportages sportifs de reportages détaillés sur les problèmes politiques du pays.

Les entreprises allemandes ne devraient pas mener d'actions commerciales dans le cadre de la Coupe du monde, ne pas vendre de produits sous licence et ne pas diffuser de publicité pendant les retransmissions télévisées de la Coupe du monde.

MANIFESTER LA RÉSISTANCE !

En tant que fans de football, nous voulons également manifester notre opposition à l'organisation d'un tournoi de la Coupe du monde au Qatar. Lors de discussions et de prises de position, nous attirerons l'attention sur les conditions indignes dans le pays et sur les dysfonctionnements de la FIFA. En outre, nous déclarons :

que nous couvrirons en masse la FIFA de mails et de lettres dans lesquels nous exprimerons notre protestation,
que nous n'achèterons pas de produits portant le logo de la Coupe du monde,
que nous n'achèterons pas de produits d'entreprises qui font activement de la publicité dans le cadre de la Coupe du monde et qui sponsorisent ainsi le tournoi,
que nous ne nous rendrons pas au Qatar et que nous ne participerons pas à des projections publiques ou autres à la maison. La devise pour la date du tournoi avant Noël 2022 est la suivante : Saint-Nicolas plutôt qu'adidas, pain d'épices plutôt que FIFA.

Notre objectif est de perturber l'interaction lucrative entre la FIFA, les sponsors et les régimes autocratiques. Il ne doit plus être intéressant pour eux de présenter la Coupe du monde de cette manière pervertie et de continuer à ruiner le football.